On a écouté Aleph de Gesaffelstein...
On l'attendait depuis un moment, Aleph, le premier projet long format de Gesa' est sorti ce lundi. On savait déjà que Mike Levy avait fait le choix de ne proposer que du neuf, dans cet album. Aucun de ses gros tubes des deux dernières années (Viol, Opr, Variations) ne figurent à la tracklist de ce futur album. Celui qu'on appelle désormais le "nouveau prince de la techno française" n'a pas choisi la facilité...
Mais que nous réserve Aleph ? Est-il un disque taillé sur mesure pour les fans de la première heure et les amateurs gros de "bangers" bêtes et méchants ? Ou alors nous réserve-t-il des surprises ? LTBSound vous dit tous !
Track by track
Une cloche retentit et le disque et lancé avec Out of Line. Une intro étonnante qui nous pousse à relire le nom du disque pour s'assurer qu'on écoute bien du Gesa'. Première surprise donc, mais de bon augure. On entre dans le vif du sujet avec Poursuit, premier single de l'album et très gros titre ! On entre immédiatement en mode Head Banger et on crie "URA"...bien venu dans la secte Gesaffelstein. Nameless prend le relais tout en douceur, et de la plus belle des manières. On retrouve toujours cette ambiance sombre et pesante.
Avec Destinations, le disque repart de plus belle. Il est rare de trouver des voix sur les morceaux de Mike Levy. Ici, une voix à la Out of Line nous parle plus qu'elle ne chante, par dessus des basses ultra lourdes et enivrantes. L'enchaînement avec Obsession est parfait. C'est une des grandes réussites de l'album : un titre violent et sombre, emprunt de la signature du Monsieur. Changement de direction avec Hellifornia, morceau qu'on pourrait qualifié de Dark Hip/Hop. Il y a un peu de Yeezus dans ce morceau, mais on peut quand même remercier Gesaffelstein d'avoir gardé cet instru pour lui !
Aleph arrive à point nommé pour faire redescendre la température. Gesaffelstein nous surprend encore avec ce morceau aussi inquiétant qu'entêtant... Wall of Memories, c'est la bande son parfaite pour un film de maison hantée. Le morceau s'articule autour d'une simple boucle de piano à laquelle des bruitages angoissants viennent se greffer. Ça ne paye pas de mine...et pourtant, l'ambiance nous envahit Wall of Memories fait son effet. Nous sommes au cœur d'un disque de musique électronique qui fera date.
Après l'angoisse vient le gros bordel avec Duel : des boom-boom, des voix de robots, de la vitesse. Un titre qui a surtout le mérite de nous réveiller en sursaut. Gesa' donne désormais dans le beat ultra rapide. Au moins, il y en a pour tous les goûts. Sur Piece of Future, rien à dire, ce morceau est un aller simple pour l'espace.
Et là on se dit qu'on a tout vu...mais en fait non ! Le onzième morceau de l'album n'est autre que Hate of Glory, une véritable boucherie réalisée par un orfèvre en la matière ! Values calme un peu le jeu et Gesa' varie encore un peu les saveurs avec une track Electro/Psyché à la Jackson and His Computer Band. Trans est le dernier coup de gueule de l'album avec un beat qui rappelle un certain Da Funk. Encore un sacré morceau qui fera des ravages en live. Le disque se termine tranquillement avec Perfection.
Conclusion ? Un premier album réussi
Gesaffelstein a su faire évoluer sa musique tout en restant fidèle à sa démarche artistique globale. L'ambiance du disque reste fidèle au personnage : sombre, angoissante et enivrante. Aleph a un côté cinématographique, parfait pour la B.O d'un film mêlant action et épouvante.
Là où Gesaffelstein nous a le plus surpris, c'est dans sa faculté à explorer de nombreuses directions. Mike Levy n'a pas cédé à l'attente par la facilité, bien au contraire. Aleph est une galette pleine d'audace, à l'image de Aleph et Wall of Memories, deux morceaux aussi surprenants que savoureux. D'ailleurs, le fait de les retrouver au cœur du disque n'est pas le fruit du hasard, tant ils résument à eux seul l'esprit global du projet.
Si vous ne l'avez pas encore écouté, n'attendez plus...laissez vous séduire par le côté obscur de la force !